Chaque peuple, chaque civilisation a ses croyances et ses petites légendes urbaines. En Guyane, nous avons une multitude de monstres malveillants qui alimentent nos conversations.
Le CHOUVAL TRWA PAT est « soit disant » un phénomène de l’activité maléfique sur Terre.
Les histoires que l’on a pu entendre ou lire vont de l’homme qui accompagne une demoiselle chez elle après une soirée et chemin faisant, le bruit de ses escarpins sur le bitume se transforme en bruit de trot incomplet. L’homme se tourne vers la demoiselle qui n’est plus et a en face de lui un cheval à trois pattes. Il a le reflexe qui lui sauvera sûrement la vie : il enlève sa veste et l’enfile à l’envers …
Une autre histoire raconte la marche de la honte d’un ivrogne qui rentre chez lui après une soirée bien arrosé avec les camarades. Sur la route du retour, seul, la « chabine » lui laissant une minute de conscience, il se rend compte qu’il est suivi … pas le temps de réagir, le chouval trwa pat l’a rattrapé et se dresse devant lui …
L’histoire ne raconte pas ce qui lui arrive vraiment.
C’est un personnage que l’on retrouve dans les contes guyanais. Il est connu surtout pour être croisé vers trois heures du matin par des personnes qui ont un peu forcé sur la bouteille.
Il est utilisé comme prévention pour effrayer et d’ailleurs dans les histoires où il est question de ce personnage, il y a une part importante du récit qui est monopolisé par l’approche de cette manifestation maléfique. On parle du galop, des claquements en approche mais on a rarement des explications sur ce qu’il se passe ensuite. On a juste : « attention si tu te saoûles, le chouval trwa pat viendra pour toi … ».
Le cheval à trois pattes est présent chez de nombreux peuples, dans d’innombrables contes et légendes. Dans les rites chamaniques, le vaudou haïtien ou dans le Zar abyssin, l’esprit du cheval s’emparant de son cavalier est fréquemment évoqué.
– Fier d’être Guyanais et vous ?!
Ecrit par : Anjie Say