Partir de notre département est parfois une obligation pour poursuivre des études supérieures. Il faut rappeler que la diversité des filières est plus importante aujourd’hui qu’elle ne l’était à l’époque.
Quitter la Guyane, c’est quitter le cocon familial, son confort et se jeter dans l’inconnu en laissant ses amis et parfois petits-amis derrière soi. Alors contrairement à ce que l’on pense, on ne le fait pas forcément de gaîté de cœur même si cet éloignement est souvent synonyme d’indépendance.
Que ce soit en France, au Canada ou aux Etats-Unis, quand on arrive dans un autre pays, on est confronté à la culture de l’autre. Par exemple, nous, on mange du riz à toutes les sauces … avec des lentilles, des haricots rouges et même du cassoulet. La première fois que j’ai mangé un plat tout ce qui me paraissait de plus normal : une cuisse de poulet, des petits pois et du riz (on ne va pas se mentir, ils ont une qualité de riz rond ici qui dit NON à la sauce, c’est d’ailleurs déroutant la première fois … la seconde fois, on prend des frites). Mes camarades de classe m’ont dévisagé comme si j’étais la honte de la gastronomie française.
C’es marrant de voir que plus on s’éloigne de la Guyane et plus on a ce besoin de se retrouver, de se rassembler, d’être entouré de personne qui comprenne pourquoi on a la bouche qui salive quand on parle de kindou ou de bami/nassi. Ou encore plus dans l’air du temps, quand on est à la recherche de notre barquette de bouillon d’awara.
En fait, les exilés ont des demandes très simples à satisfaire : du couac (introuvable ailleurs) de Sinnamary de préférence, un poulet boucané de chez Laya, une bouteille de sauce saté et surtout surtout la bouteille de chabine.
En dehors de notre département, nous sommes les premiers ambassadeurs de la Guyane. Ne laissons pas les « on dit » ternir l’image de notre beau département.
Nous avons des ambassadeurs de renommée mondiale, des chanteurs qui excellent dans leur art, des associations qui font connaître nos traditions au-delà de nos frontières, des entrepreneurs qui se sont lancés dans l’aventure et réussissent avec brio.
Peu importe la distance qui nous sépare, nous sommes inexorablement attirés par notre Terre. Le retour de manière temporaire lors de vacances est un retour aux sources plus que bienfaiteur. Et le départ est une déchirure à chaque fois.
– Fier d’être Guyanais et vous ?!
