Au large de la commune de Rémire-Montjoly, plusieurs petits îlets: le Père, la Mère, le Malingre et les Mamelles forment un petit archipel. On y ajoute l’Enfant perdu beaucoup plus éloigné à l’est et dépendant de la commune de Macouria.
La légende raconte que le nom des îlets aurait été donné suite à un raz de marée qui aurait surpris une famille (le père et la mère) qui se promenaient en bateau avec leurs deux filles (les mamelles) et leur serviteur (le malingre). Ils échouèrent dans l’embouchure du fleuve Mahury. Seul le fils dériva au large de Cayenne, il prit alors le nom de « l’enfant perdu ».
Il faut environ quarante minutes de la marina du Dégrad des Cannes vers l îlet la Mère. C’est le seul îlet accessible au public depuis 2008.
La seule île a avoir été défrichée pour y installer une ferme. Au XVIIIème siècle, elle a abrité une léproserie puis est devenue le siège d’un établissement pénitentiaire pouvant accueillir jusqu’à 600 bagnards déportés politiques ou repris de justice.
En accostant à l’îlet la Mère, chose pas toujours facile en fonction des marées, les petits singes nous attendent sur le ponton et se font une joie de nous sauter sur les épaules et fouiller dans nos sacs.
Il faut savoir que jusqu’en 2001 ces petits saïmiris ou singe écureuil servaient à l’institut Pasteur pour tester des vaccins en particulier contre le paludisme. Lorsque l’Institut s’est retiré, il a laissé dans la nature ces petites bêtes bien sympathiques.
Sur place, une jolie balade d’environ 3,5 km s’offre à nous.
Le tour de l’îlet s’effectue sur un sentier balisé à la découverte des vestiges du bagne et des traces d’occupation plus ancienne. Une forêt dense où poussent d’énormes fromagers avec des racines gigantesques, des palmiers et toute cette luxuriante végétation que l’on connait en Guyane raviront nos yeux.
Le conservatoire du littoral qui entretient le site a installé des panneaux d’information très intéressants.
Au retour de cette belle promenade, un carbet couvert nous accueille à l’ombre pour pique-niquer mais attention nous ne serons pas seuls : les singes s’invitent à notre repas et n’hésitent pas à fouiller dans nos sacs pour se servir eux même.
Les singes saïmiris déboulent de partout : ils sont vifs, intrépides, curieux et pas du tout farouches. Ils partageront notre repas avec beaucoup de malice.
Pour la sieste en hamac ça ne sera pas trop possible non plus … Le seul endroit où ils nous accompagnent que de loin c’est sur la plage ou sur les rochers … Ces petits téméraires ont peur de l’eau.
Après cette journée assez insolite, il nous faut reprendre le bateau.
– Fier d’être Guyanais et vous ?!
Ecrit par : Cristine