Issu d’une famille de 13 enfants, Gilles Béhary Laul Sirder est né à Cayenne le 8 Février 1923.
Il effectue à Cayenne ses études jusqu’au baccalauréat. Malheureusement en 1941, il est victime d’un accident : après avoir terminé des travaux de peinture chez des amis, il s’imbibe d’essence pour faire disparaître toute trace de peinture et imprudent allume une cigarette. Son corps s’enflamme mais l’intervention rapide de l’entourage permet de limiter les dégâts. Atteint de graves brûlures, il devra garder tout de même le lit plusieurs mois, sous la constante surveillance de sa mère et conserver des séquelles importantes : visage déformé et respiration rendue difficile.
Cela le contraint alors à abandonner ses études et à entrer dans la vie active
Il est embauché par les Américains lors de la construction des aérodromes du Galion puis de Rochambeau et devient très rapidement cadre compte tenu de ses connaissances en Anglais, et des facilités qu’il a de se perfectionner en la matière. C’est à cette époque qu’il se marie avec Raymonde GALLOT qui lui donne ses 2 premiers enfants (ils en auront 8).
La guerre terminée, les Américains abandonnent la Guyane et Gilles Sirder se retrouve au chômage. C’est ainsi qu’il décide de partir pour la France. La famille quitte la Guyane en 1949.
Après des premiers temps difficiles à Paris, il devient balayeur chez un concessionnaire de voitures et est recruté sans aucune difficulté. Sa facilité d’élocution, sa connaissance de l’anglais et sa facilité pour les langues étrangères lui permettre d’être repéré par les responsables de l’entreprise qui après l’avoir propulsé vendeur de voitures lui offre un poste de cadre.
Les années 1955 à 1958 correspondent à une période de prospérité chez la famille Sirder. Dans le pavillon de Villeneuve-La-Garenne qu’il a acheté, ses parents, amis, compatriotes y viennent nombreux. Ils y sont accueillis avec chaleur, le punch guyanais à l’appui, ainsi que les mets créoles que prépare sa femme. Les discussions animées par les étudiants et anciens étudiants guyanais y vont bon train. On y rencontre souvent le Dr André Bonneton, médecin et poète (l’auteur de « Takari »).
Gilles BEHAHY-LAULSIRDER, meurt à 39 ans, le 2 juin 1962, d’étouffement des séquelles de ses brûlures. Il repose, selon sa volonté, dans la fosse commune.
La période pendant laquelle Gilles BEHARY-LAUL SIRDER a écrit, se situe entre 1957 et 1962.
Il est notamment l’auteur d’un recueil de poèmes « Voix de Paquira » paru avec une préface de Jean-Marie ROBO, alors étudiant en Droit et des illustrations d’Emile DARCISSAC alors étudiant en Architecture.
Serge Patient a consacré une critique excellente de cet ouvrage dans un article intitulé : « Avec Gilles Béhary-Laul Sirder : Sur les voies d’une poésie Guyanaise » paru dans le n° 20 de la Revue Culturelle du Monde noir, Présence Africaine.
Il y a bien évidemment une rue à son nom à Cayenne.
REFLETS
Regarde:
Ce pripri emmouché
Et emmoustiqué,
Ces nénuphars-qui-fleurent,
Ces crapauds-qui-crapouillent.
Ces caïmans-qui-s ‘écaillent,
Ces poissons-à-limon.
La paix y règne, non ?
Eloigne-toi des lieux
Et les gros-bouffe-petits
De reprendre leurs droits,
Et la junglerie
De redevenir loi.
Cette noirâtre onde
Sont les yeux
Villeneuve La Garenne – 14.XI.57
(Voix de Paquira)
– Fier d’être Guyanais et vous ?!
Ecrit par : Anjie Say
Source : http://www.redris973.fr/HTML/sirder_gilles.html